Keira Walsh a demandé une meilleure protection contre les abus en ligne après que sa coéquipière en équipe d'Angleterre, Jess Carter, ait été la cible de propos racistes sur les réseaux sociaux lors de l'Euro 2025.

Carter a annoncé qu'elle se retirerait des plateformes pour le reste du tournoi avant le retour dramatique de l'Angleterre en demi-finale contre l'Italie, remporté 2-1, pour préparer la finale de dimanche contre l'Espagne.

Walsh a quitté les réseaux sociaux après la Coupe du Monde 2019, car lire des commentaires négatifs a amené le milieu de terrain à envisager sérieusement de quitter le football.

« Je pense que c’est simplement une préférence personnelle », a déclaré Walsh, qui est revenu sur les réseaux, mais qui, à l’exception d’un seul post, est resté inactif sur X depuis 2020.

Dernièrement, son compte Instagram ne comporte que des publications dans lesquelles elle est identifiée par les Lionnesses, ou par ses clubs actuels et anciens, Chelsea et Barcelone.

« Je n'ai pas eu de réseaux sociaux pendant près de quatre ou cinq mois, et je me sens beaucoup mieux la plupart du temps », a déclaré Walsh.

« Je ne sais pas vraiment ce qui se passe en dehors du camp. Je pense qu'à ce moment-là, avec ce qui se passe, probablement que plus de gens se sont désintéressés, mais je ne peux parler que pour moi-même. »

« Je pense évidemment que les filles sont assez intelligentes pour savoir ce qu'elles doivent ou ne doivent pas regarder, et je suis sûr qu'elles sauront ce qui va les mettre dans un bon état d'esprit et ce qui ne le fera pas. »

« Est-ce que je pense qu'il y a suffisamment de protection sur les réseaux sociaux ? Non, je ne le pense pas, mais je ne vais pas pouvoir changer cela. Ce n'est pas à moi de le faire, mais je pense qu'en général, les gens peuvent être mieux protégés sur les réseaux sociaux, et je pense que nous pouvons faire davantage pour empêcher que cela se produise. »

La défenseure anglaise Lucy Bronze a averti les entreprises que les athlètes peuvent « prospérer » sans leurs services, mais la réalité demeure que dans le football féminin – où la nouvelle recrue d'Arsenal, Olivia Smith, vient de devenir la première joueuse à atteindre le million de livres – la construction de marque sur les réseaux sociaux peut être un outil lucratif pour les joueuses qui ne gagnent pas du tout l'équivalent de leurs homologues masculins.

L'affaire Carter a maintenant été transmise à la police britannique et, dans une déclaration publiée dimanche, le directeur général de la Football Association, Mark Bullingham, a promis que son organisation « veillera à ce que les responsables de ce crime haineux soient traduits en justice ».

Une des dispositions de la loi sur la sécurité en ligne, qui a reçu la sanction royale en octobre 2023, impose une responsabilité accrue aux entreprises de médias sociaux pour protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux.

Les entreprises peuvent être condamnées à une amende pouvant atteindre 18 millions de livres sterling, ou 10 % de leur chiffre d'affaires mondial, si elles ne respectent pas leurs obligations, mais l'Ofcom – qui met en œuvre la loi de manière progressive – n'a pu appliquer les Codes sur les préjudices illégaux que depuis le 17 mars 2025.

« Je pense que nous aurions aimé que ce soit plus fort dans certains cas », a déclaré Bullingham.

« Il y a un réel risque que si nous ne sommes pas fermes dans la manière dont la loi est appliquée, elle ne soit pas aussi forte que nous l'espérons. »

« Je pense qu'il incombe désormais à l'Ofcom de s'assurer qu'ils tiennent vraiment responsables ceux qui gèrent les plateformes de médias sociaux, et je n'ai pas vu de grands progrès ces dernières années. Nous aimerions voir cela maintenant. »

Les entreprises étrangères de médias sociaux opérant au Royaume-Uni sont toujours soumises à la loi, mais poursuivre les individus vivant en dehors du pays responsables de contenus abusifs – ce qui n’est pas rare – reste un obstacle majeur à la justice.

Bullingham a ajouté : « Si vous regardez les poursuites, évidemment nous ne pouvons travailler qu'avec la police britannique, en général. Il y a, lorsque nous collaborons avec certaines des entreprises qui nous soutiennent, des occasions où l'on peut poursuivre en justice en dehors du Royaume-Uni, mais c'est vraiment difficile et généralement très coûteux. »

Le président de la FA a déclaré que son organisation a engagé des conversations constructives avec la FIFA et l'UEFA, les encourageant à exercer une pression sur les entreprises de médias sociaux afin d'empêcher la diffusion de contenus nuisibles dès le départ.

Il a ajouté : « Mais lorsqu'il y a des occasions, il faut s'assurer que nous puissions poursuivre. Et nous pensons effectivement que les personnes qui commettent ces crimes haineux doivent être poursuivies, où qu'elles se trouvent dans le monde. »