Scottie Scheffler, longtemps numéro un mondial, poursuit son deuxième majeur de l'année et le quatrième de sa carrière à Royal Portrush, mais avoue se demander chaque jour pourquoi.

Le golfeur le plus titré et constant des quatre dernières années semblait traverser une sorte de crise existentielle lorsqu'il s'est exprimé devant les médias à Royal Portrush mardi, avant le 153e Open Championship – dont il est le favori.

Scheffler a déclaré que gagner des tournois de golf, ce qu'il a fait 21 fois à différents niveaux – y compris une médaille d'or olympique l'année dernière – ne le satisfaisait pas.

« Ce n’est pas une vie épanouissante. C’est épanouissant du point de vue de l’accomplissement, mais ce n’est pas épanouissant du point de vue des endroits les plus profonds de votre cœur », a déclaré l’Américain de 29 ans.

« Il y a beaucoup de gens qui atteignent ce qu'ils pensaient les combler dans la vie, et quand ils y arrivent, qu'ils deviennent numéro un mondial, ils se demandent : ‘À quoi ça sert ?’ »

« Je crois vraiment cela parce que, quel est le but ? Pourquoi est-ce que je veux tellement gagner ce tournoi ? C’est quelque chose avec lequel je lutte au quotidien. »

« Se présenter au Masters chaque année, c’est comme, ‘Pourquoi est-ce que je veux tellement gagner ce tournoi de golf ? Pourquoi est-ce que je veux tellement remporter le British Open ? »

« Je ne sais pas parce que si je gagne, ce sera génial pendant deux minutes, puis on passera à la semaine suivante et ce sera : ‘Hé, tu as gagné deux tournois majeurs cette année ; à quel point est-il important pour toi de remporter les play-offs de la FedEx Cup ?’ »

« On a l'impression de travailler toute sa vie pour célébrer la victoire d'un tournoi pendant seulement quelques minutes. Cela ne dure que quelques minutes, ce genre de sensation euphorique. »

Scheffler a remporté trois victoires cette année, a terminé une fois deuxième et a réalisé huit autres top 10 en 15 compétitions.

Il n'est jamais sorti du top 25 cette saison, n'a pas manqué de couper depuis le FedEx St Jude Classic en août 2022 et possède des gains en carrière sur le PGA Tour de près de 88 millions de dollars américains (65,4 millions de livres sterling), mais il admet que si le golf commençait un jour à affecter sa famille, il arrêterait immédiatement.

« Je suis chanceux de pouvoir venir ici et jouer au golf, mais si jamais mon golf commençait à affecter ma vie de famille ou la relation que j’ai avec ma femme ou mon fils, ce sera le dernier jour où je jouerai ici pour gagner ma vie », a-t-il ajouté.

« Ce n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas la chose la plus importante dans ma vie. C’est pourquoi je me demande pourquoi cela compte autant pour moi. »

« Parce que je préfère de loin être un excellent père plutôt qu'un excellent golfeur. Au bout du compte, c'est ce qui est le plus important pour moi. »